Pocket Bravery, c’est un peu comme retrouver une vieille cartouche oubliée dans le fond d’un tiroir, mais avec le parfum de la nouveauté qui titille la narine du vétéran. J’ai vu défiler des générations de jeux de baston, et croyez-moi, la promesse d’un hommage aux classiques des années 90, ça sent souvent le réchauffé. Pourtant, ce petit jeu brésilien, fraîchement débarqué sur Nintendo Switch, a réussi à me décrocher un sourire – ce qui n’est pas si courant, demandez à mes potes de la soirée rétro.
Dès le lancement, on est accueilli par du pixel art chibi, bien léché, qui rappelle les heures passées sur Neo Geo Pocket ou Super Gem Fighter Mini Mix. Les douze combattants (et quelques bonus à débloquer, oui, ça existe encore) affichent tous un style bien à eux, avec des couleurs qui claquent et des animations qui, pour une fois, ne font pas honte au genre. Les arènes, elles, nous font voyager à travers vingt décors bourrés de clins d’œil, parfois à la limite du clin d’œil dans l’œil, mais sans jamais trop forcer la main.
Côté gameplay, Pocket Bravery ne réinvente pas la roue, et heureusement. On retrouve la bonne vieille formule : deux coups de poing, deux coups de pied, des quarts de cercle pour les spéciaux, et une barre élémentaire qui vient pimenter les affrontements. Les combos sont courts, directs, et l’exécution des coups spéciaux est bien plus souple que dans certains remasters qui m’ont fait hurler sur la manette. Pour les moins téméraires, un mode accessible permet de sortir les attaques spéciales sans se tordre les doigts, même si, soyons honnêtes, rien ne vaut la satisfaction d’un bon vieux combo à l’ancienne.
Les modes de jeu sont nombreux : histoire, arcade, survie, défis, entraînement, et même un Combo Factory pour les apprentis techniciens. L’histoire, centrée sur Nuno et sa vendetta contre l’organisation Mathilda, a le mérite d’exister, même si la difficulté monte parfois d’un cran sans prévenir – à croire que les développeurs ont voulu tester la patience des vieux briscards comme moi. Mention spéciale au mode Rodoviária, hommage déjanté aux hacks de Street Fighter II des salles d’arcade brésiliennes, où tout devient possible, même l’improbable.
En ligne, le rollback netcode fait le boulot, à condition de trouver un adversaire – la base de joueurs n’est pas encore immense, mais rien ne vaut une bonne baston locale pour régler ses comptes entre amis. Côté son, la bande originale assure l’ambiance, même si elle ne restera pas dans les annales comme celle de Street Fighter II (oui, je compare, et alors ?).
Bien sûr, tout n’est pas parfait. L’exécution de certains super spéciaux reste capricieuse, et l’IA du mode histoire a parfois des réactions dignes d’un automate sous caféine. Mais, pour une fois, on a un jeu de combat complet, généreux, sans DLC à gogo ni passes saisonniers à rallonge. Ça, franchement, ça me rappelle pourquoi j’aimais tant les jeux de baston à l’époque où on se battait pour la borne d’arcade à la pause déjeuner.
En résumé, Pocket Bravery, c’est un vent de fraîcheur rétro qui ne prend pas les joueurs pour des pigeons. Si vous avez grandi avec les classiques ou que vous cherchez un jeu de baston sans prise de tête, foncez. Et si vous me croisez en ligne, préparez-vous : c’est pas parce que c’est mignon que je vais vous faire de cadeaux.
Découvrez ci-dessous notre vidéo de gameplay en français :
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