Écoutez, lecteurs rétro et nouveaux venus, Gérard Manette au clavier pour vous raconter ma session sur Irem Collection Volume 3 sur Nintendo Switch. Cette machine, c’est un peu l’émulateur de luxe de nos souvenirs d’arcade : on retrouve ici trois curiosités venues des années où le scoring comptait plus que les histoires de DLC : Mr. Heli, Mystic Riders et Dragon Breed. Autant vous dire que ce n’est pas en cherchant du mainstream qu’ils sont allés piocher la sélection.
Visuellement, la compilation a gardé ce grain de pixel qui sent bon le cathodique — les sprites barrés et l’ambiance bigarrée de chaque titre rappellent l’époque où la créativité passait encore avant la résolution 4K. Sur l’écran OLED de la Switch, c’est propre, c’est vivant, presque réconfortant. J’ai passé pas mal de temps à bidouiller les options : filtres scanline, tailles d’affichage… Ici, c’est comme ressortir sa vieille télé en la branchant à une console flambant neuve, sans risquer de faire tout sauter.
Manette en main — et croyez-moi, je sais de quoi je parle — on sent vite que chaque jeu a son identité. Mr. Heli propose une progression qui casse la routine du shoot linéaire, avec des secrets et une gestion d’argent qui donne un petit côté aventure façon “explorer comme avant, perdre comme toujours”. Mystic Riders part dans un univers “magique et foufou” bien loin des classiques bourrins, idéal pour les parties duo avec un pote qui n’a pas peur du kitsch. Dragon Breed, lui, c’est le shoot’em up dragonesque, où l’on alterne le pilotage d’un monstre et quelques escapades à pied façon ninja des vieilles bornes. Bon point : aucune lassitude, chaque session a son parfum.
Concédons-le, le confort moderne a du bon. Le rembobinage évite bien des jurons et les sauvegardes instantanées vous empêchent de jeter la Switch par la fenêtre après trois vies perdues bêtement (ce qui n’est pas arrivé, ou presque). L’invincibilité ou l’augmentation de vies, c’est comme avoir un bug de triche sur une vieille borne : pour les puristes, le mode “authentique” reste dispo.
Forcément, rien n’est parfait : avec seulement trois jeux accompagnés d’une version PC Engine de Mr. Heli, certains râleront sur le rapport quantité/prix, surtout lorsqu’on a connu les compilations gargantuesques sur d’autres plateformes. Il manque aussi de l’éditorial : pas d’archives, d’interviews, ou de galeries qui replaceraient ces OVNI vidéoludiques dans leur contexte. J’aurais aimé feuilleter une vraie anthologie, nostalgie oblige.
En clair, Irem Collection Volume 3 n’est pas la compilation exhaustive rêvée par le collectionneur, mais elle coche toutes les cases pour qui veut découvrir (ou retrouver) des pépites oubliées du shoot’em up japonais, sans la moindre ride dans le plaisir de jeu. Si comme moi, vous aimez vous mesurer aux défis des anciens, sans prise de tête sur les menus, vous serez servis. Pour les autres, c’est peut-être l’occasion de comprendre pourquoi, jadis, on s’installait devant ce genre de jeux des heures durant — et en ronchonnant, c’est là que la magie opère encore.
Découvrez ci-dessous notre vidéo de gameplay:
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