Ah, Boulder Dash, ce nom qui me ramène illico à mes jeunes années sur micro-ordinateur familial, un joystick en main et l’œil rivé sur ces diamants si précieux. Alors, cette version 40th Anniversary sur Nintendo Switch, c’est une Madeleine de Proust ou juste un prétexte de plus pour nous vendre du pixel nostalgique ?
Dès le lancement, Rockford déboule à l’écran, toujours aussi pressé de creuser comme un forcené, et ma foi… on ne change pas une équipe qui gagne. Les mécaniques d’antan sont intactes : on creuse, on ramasse, on évite de finir broyé par un rocher mal placé. Plus de deux cents niveaux sont de la partie – j’aurais rêvé de dire que je tous les ai terminés, mais à mon âge, l’arthrose des pouces me guette plus vite que le game over.
Ce qui m’a tout de même décroché un sourire (et ce n’est pas fréquent), ce sont les petites nouveautés. Entre les générateurs d’ennemis farceurs et ces cascades d’acide qui n’existaient pas dans mes souvenirs poussiéreux, il y a de quoi piéger même les vieux renards du joystick. La difficulté est toujours là, honnête, mais pas injuste, et j’avoue avoir pesté plus d’une fois en perdant bêtement sur un niveau pourtant à ma portée. C’est ça, la magie Boulder Dash : un mélange de frustration délicieuse et de satisfaction digne d’un high score sur borne d’arcade.
Alors, soyons clairs : côté graphismes, on ne crie pas au chef-d’œuvre artistique. C’est propre, ça défile bien sur la Switch, mais on reste sur du minimalisme fonctionnel. Je vous aurais volontiers servi une tirade sur “c’était mieux avant”, mais il faut bien reconnaître que le confort moderne a du bon une fois calé dans le canapé. L’éditeur de niveaux, lui, a de quoi occuper les artisans du pixel, même si je préfère personnellement râler sur les stages des autres plutôt que de subir des critiques sur mes propres créations.
Mais là où j’ai vraiment pris mon pied, c’est dans l’ambiance sonore. Chris Hülsbeck en maître d’orchestre, ça me parle : chaque morceau réveille cette fibre rétro qui sommeille chez tout bon quadragénaire du jeu vidéo. Oui, tout aurait pu être plus clinquant ou révolutionnaire ; mais en l’état, ce Boulder Dash anniversaire ressuscite l’essence du bon vieux “juste une partie de plus” – et soit dit en passant, ce n’est pas donné à tous les remasters.
Bref, si vous cherchez l’innovation à tout prix, passez votre chemin. Mais pour les amateurs de vraie nostalgie, d’anecdotes de joystick et de crises de nerfs d’époque, Boulder Dash sur Switch délivre exactement ce qu’on attend de lui : un concentré de plaisir simple, quelques baffes old-school et une raison de plus de ressortir ses vieilles anecdotes autour d’une soirée rétro, entre deux râleries.
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