Nova Hearts débarque sur Nintendo Switch avec une promesse originale : combiner RPG au tour par tour, dating sim et ambiance magical girl dans un univers inclusif et résolument moderne. On y incarne Luce, de retour dans sa ville natale après une période difficile, qui retrouve ses amis… juste à temps pour que des monstres débarquent et déclenchent une transformation façon super-héroïne. Rapidement rejointe par CJ et Will, elle forme un trio prêt à défendre la ville et à explorer les mystères cosmiques qui bouleversent leur quotidien.
Le système de combat tranche avec les classiques du genre : ici, chaque attaque nécessite un temps de préparation, ce qui oblige à anticiper, synchroniser les actions de l’équipe et exploiter les combos au bon moment. On peut même retarder volontairement un tour pour aligner deux attaques et déclencher une capacité spéciale. Chaque personnage possède une “Emergency Power”, utilisable une fois par combat pour soigner ou protéger l’équipe, ce qui ajoute une dimension tactique bienvenue. Pas de grind ici : on ne monte pas de niveau, mais on dépense des points gagnés en combat pour débloquer ou améliorer des compétences. C’est rafraîchissant, même si le système montre vite ses limites : il y a peu de combats (3 à 5 par chapitre sur cinq chapitres), et il n’est pas possible de tout débloquer en une seule partie.
L’autre facette du jeu, c’est la gestion des relations. Nova Hearts propose un éventail de personnages à fréquenter, chacun avec sa personnalité, ses orientations et ses attentes. Les dialogues, en face à face ou par textos, permettent de renforcer l’amitié, la romance ou même l’antagonisme, influençant l’histoire et parfois les capacités en combat. Les choix sont nombreux, mais le rythme des interactions peut sembler précipité : la romance démarre vite, parfois sans vrai développement, et le jeu ne précise pas d’emblée que tout le monde est ouvert à une relation polyamoureuse, ce qui peut surprendre au début.
Visuellement, Nova Hearts séduit par son style coloré, ses animations de transformation et ses personnages expressifs. La ville, bien que peuplée d’une douzaine de figures principales, ne paraît jamais vide grâce à l’écriture et à la variété des rôles (maire, barista, etc.). L’interface du téléphone, qui sert à suivre ses relations, ses compétences et les potins du coin, est bien pensée et donne une vraie touche de modernité à l’aventure.
Le scénario, qui commence comme une histoire de retour aux sources et de retrouvailles, prend rapidement une tournure surnaturelle et réserve quelques surprises, avec un twist inattendu vers la fin. La narration alterne entre légèreté, humour et thèmes plus matures, abordant sans détour l’identité, les relations et l’acceptation de soi. Le jeu est court (environ 10h), mais suffisamment dense pour qu’on s’attache à Luce et à son entourage, même si certains arcs restent en suspens à la fin.
Nova Hearts n’est pas sans défauts : la lenteur des combats et des dialogues pourra décourager les impatients, et le manque de profondeur dans la progression ou la diversité des affrontements laisse un goût de trop peu pour les amateurs de RPG exigeants. Mais pour celles et ceux qui cherchent une aventure inclusive, pleine de charme et de bonnes idées, c’est une proposition rafraîchissante, à la croisée des genres. Un jeu qui ose mélanger les codes, et qui, malgré ses maladresses, mérite d’être découvert – surtout si vous aimez les histoires de magical girls et les romances qui sortent des sentiers battus.
Retrouvez ci-dessous le gameplay de début de jeu en vidéo:
No Comment! Be the first one.