The Edge of Allegoria arrive sur Nintendo Switch comme un RPG solo 2D classique qui mêle habilement nostalgie et touches modernes. Dès les premiers instants, on plonge dans un univers pixel-art inspiré de la Game Boy, mais pas pour enfants : l’humour, cru et irrévérencieux, rappelle plus l’esprit déjanté de South Park que celui des RPG traditionnels. C’est un jeu qui n’a pas peur d’aborder des thèmes adultes, parfois avec une vulgarité assumée, où les habitants d’Allegoria fument, discutent sexe, et affichent même des panneaux en bois sur les routes où l’on peut lire “eat ass”, alors que dans le jeu, cela sert d’indication de route. Ce détail souligne parfaitement l’équilibre entre humour subversif et immersion dans un monde pixelisé.
Le scénario met en scène un héros en pleine crise de la quarantaine, qui décide de tout plaquer pour partir à l’aventure dans le vaste pays d’Allegoria. Très vite, il doit affronter une multitude de monstres, allant des minotaures aux gobelins, avec un bestiaire impressionnant de 145 ennemis uniques et 41 combats de boss. Les donjons sont nombreux (31) et le monde semble grouiller d’une vie foisonnante qui invite à l’exploration. La richesse du contenu est indéniable, et promet de longues heures aux amateurs de RPG cherchant un monde vaste et chargé d’action.
Le système de combat au tour par tour devrait parler aux habitués des mécaniques classiques, avec une couche stratégique appréciable dans la maîtrise des armes. Au total, ce sont 96 armes différentes qui peuvent être maîtrisées, chacune offrant ses compétences et statistiques propres, à accumuler pour devenir progressivement surpuissant. Faire évoluer son équipement devient vite un objectif crucial, même si la prise en main peut demander un peu de patience, les menus n’étant pas toujours très clairs concernant les effets précis des compétences ou des objets. La variété des armes et des combos permet néanmoins d’assouvir une belle soif de puissance progressive.
Sur Nintendo Switch, l’aspect rétro pixelisé conserve un très bon rendu. La plateforme portable renforce l’expérience, idéale pour des sessions courtes ou prolongées. L’ambiance sonore portée par les compositions discrètes mais efficaces accompagne bien l’exploration et les affrontements. Le côté nostalgique est fort, mais la dimension adulte et le ton humoristique décalé tranchent avec les RPG classiques et apportent une vraie fraîcheur à l’ensemble.
The Edge of Allegoria n’est pas là pour plaire à tout le monde. Son ton irrévérencieux, parfois grossier, et la complexité un peu vieille école de ses mécaniques en feront un jeu qui divise. Mais il reste une belle surprise pour les amateurs de RPG rétro désireux de renouer avec ce genre d’expérience, agrémentée d’une attitude qui ne se prend pas du tout au sérieux. Sans doute l’un des RPG les plus “edge” à poser ses pixels sur Switch récemment.
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