En tant que passionnée de JRPG et de visual novels, j’attends toujours beaucoup d’un jeu qui promet une aventure ancrée dans la mythologie japonaise. C’est donc avec curiosité – et un brin d’espoir – que j’ai lancé Yasha: Legends of the Demon Blade sur Switch. Après une vingtaine d’heures à explorer ses trois campagnes, mon ressenti est clair : Yasha charme par son ambiance, mais se perd dans la répétition.
Dès l’écran titre, on choisit entre trois héros : Shigure, la guerrière au katana, Sara, la combattante aux doubles lames, et Taketora, le maître de l’arc. Chacun a sa propre histoire, mais la structure reste identique : trois chapitres, trois environnements (plage, forêt, château glacé), et toujours le même boss final, le démon renard à neuf queues. J’ai apprécié le clin d’œil à la tradition orale japonaise, où chaque récit revisite les mêmes personnages sous un angle différent – un peu comme une troupe de théâtre qui change de rôle à chaque pièce. Malheureusement, si l’idée est séduisante sur le papier, la narration ne parvient jamais à s’élever au-delà des clichés et des dialogues convenus. Les tentatives d’humour ou de drame tombent souvent à plat, et les séquences entre les combats manquent d’impact. Mention spéciale toutefois à une scène musicale inattendue dans la campagne de Sara, qui m’a vraiment surprise par sa créativité visuelle.
Sur Switch, la réalisation est honnête mais sans éclat. Les décors, inspirés des estampes japonaises, sont agréables à parcourir et l’animation reste fluide, même lors des affrontements les plus intenses. Mais les environnements, aussi jolis soient-ils, manquent de vie et de variété. Seul le dernier château propose quelques éléments interactifs, comme des murs destructibles ou des pièges au sol, mais cela arrive trop tard pour casser la monotonie.
Le cœur du jeu, c’est le combat. Là-dessus, Yasha s’en sort plutôt bien. Chaque personnage a un gameplay distinct : Shigure mise sur la parade et les contre-attaques, Sara fonce dans le tas avec ses dashs, et Taketora alterne habilement entre attaque à distance et corps-à-corps. On peut emporter deux armes différentes par run, et il y a une vraie satisfaction à tester des synergies, comme des katanas qui enflamment les ennemis ou des arcs qui déclenchent des explosions de météores. Les orbes de pouvoir récoltés après chaque combat permettent d’améliorer ses armes en cours de route, et il est tentant de tenter des builds originaux. Malheureusement, la difficulté reste basse sur la majeure partie de l’aventure, et la plupart des ennemis se laissent balayer sans forcer. Seuls les derniers boss m’ont vraiment donné du fil à retordre.
La progression, elle, manque d’envergure. Après chaque run, on peut investir dans des améliorations permanentes ou renforcer ses armes, mais ces bonus restent assez anecdotiques et ne changent pas fondamentalement la façon de jouer. De plus, la progression n’est pas partagée entre les personnages : il faut tout recommencer à zéro pour chacun, ce qui finit par lasser. Les niveaux, quant à eux, sont très linéaires et laissent peu de place à l’exploration ou à la surprise. Même les mini-défis et les choix de talismans, pourtant prometteurs, n’apportent pas assez de renouvellement.
J’aurais aimé m’attacher davantage à l’univers, mais la routine s’installe vite. On traverse encore et encore les mêmes zones, on affronte les mêmes ennemis et les mêmes boss, et même si quelques séquences narratives tentent d’apporter de la profondeur, elles peinent à susciter l’émotion. Les amateurs de combats dynamiques et de mythologie japonaise pourraient y trouver leur compte pour quelques heures, mais Yasha: Legends of the Demon Blade peine à rivaliser avec les meilleurs du genre, surtout si vous cherchez une expérience riche et évolutive.
En tant qu’adepte de récits immersifs et de mécaniques profondes, je ressors de ce test avec une pointe de déception. L’enrobage artistique et l’idée d’une légende revisitée à travers plusieurs points de vue sont séduisants, mais la répétitivité et le manque de renouvellement pèsent lourd. Et vous, êtes-vous sensibles à l’ambiance japonaise ou attendez-vous d’un roguelite qu’il se renouvelle constamment ? Partagez vos impressions, je suis curieuse de lire vos retours !
Découvrez ci-dessous les différents gameplay en fonction du protagoniste choisi:
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